Les marches du rempart à l’entrée de la ville, Circy prit le temps de les gravir sans hâte suivie de ses gens. Non qu’elle fut gênée par les robes qu’elle tenait avec précaution sur ses bras, mais pour se donner le temps de faire revivre les sentiments qui l’agitaient.
Le temps avait passé depuis qu’elle avait quitté ce lieu pour les terres du nord en quête d’aventures et d’exploits.
-Quels exploits pensa-t-elle en laissant échapper un soupir. Plaies et bosses oui et moult cicatrices et l’ennemi, au prix de combats sans fin, n’est toujours pas vaincu.
Aussi lorsqu’elle eut épuisé ses dernières forces dans les grands donjons de Norfendre, elle s’en fut, l’âme lasse de tant de fureur auprès de la Dame de Darnassus, Tyrande Murmevent, qui seule pouvait par ses conseils avisés la remettre sur sa route.
Il lui fut conseillé un temps de repos et de méditation au temple de la Lune, qu’elle mit à profit, oh combien ! Et l’âme rafraichie par la douceur du lieu, il devint évident que sa tâche d’ambassadrice de paix entre les peuples ne serait pas moins efficace dans une grande ville…
Les dernières marches gravies, elle fut sur le chemin de ronde, rien n’avait changé, la forêt d’Elwyn était toujours aussi verte.
-Pas de gardes, il est vrai que nous sommes en paix, ici à Hurlevent. Je m’en vais tout d’abord voir dans la grande tour, si je me trouve un lieu d’habitation.
Elle poussa la lourde porte en bois et jetant un coup d’œil dans le couloir, soulevant sa robe vit la poussière qui recouvrait le sol.
-L’endroit me semble bien désert, la dernière pièce qui donne sur l’ouest, sur les toits de la ville, au-delà du mur d’enceinte, cela me convient. L’endroit est sec, les murs propres, j’aurai le soleil tout l’après-midi, quelques toiles peintes, des tapis, mes meubles, mes coffres, je vais avoir de quoi m’installer…
-Oh là, mes gens !...je suis là, vous pouvez préparer la chambre. Je compte sur vous, fit-elle en souriant à l’intendant qui se présentait sur le pas de la porte et lui remettant le lot de robes aux lourdes soieries, je reviendrai plus tard, je vous fais confiance.
-Bien Ma Dame, il en sera fait selon votre goût et de s’écarter pour la laisser sortir.
-Il me reste à retrouver la salle de l’étendard et je serai vraiment de retour.
Un sourire se dessina sur les lèvres lorsqu’elle entra… La bannière aux deux lions d’or. Son cœur se gonfla, elle fit les derniers pas qui la séparait du drapeau passa la main sur les broderies et s’inclinant profondément murmura :
-La gardienne du lieu est de retour,
Que vive notre guilde le Rempart,
Pour la Paix, unis par son étendard….
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